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Rémy Mazzocchi : « Le retour à l’excédent est prévu pour 2022, mais nous devons rester prudents face à la diversité des situations »

Rémy Mazzocchi, directeur général adjoint de l’Unédic, revient dans le dernier rapport d’activités sur la situation financière de l'Assurance chômage et sur le pilotage du régime dans un contexte encore très instable.

22 juin 2022

2021 a vu se succéder un 1er semestre encore très instable et un 2d très dynamique. Face à ces repères mouvants, comment l'Unédic a-t-elle adapté son pilotage ?

Nous vivons avec ces repères mouvants depuis deux ans. Sur le plan conjoncturel, la situation a évolué en permanence et souvent de façon inattendue. Sur le plan structurel, la mise en œuvre des nouvelles règles d'Assurance chômage a été compliquée car soumise aux aléas de la crise sanitaire. Plus les repères sont instables, plus le pilotage du régime doit être solide. Et il l'a été, tout d'abord grâce à notre forte proximité avec la gouvernance qui a raccourci nos délais de décision. Plus de 30 instances ont été mobilisées en 2021 pour faire aboutir des conventions : sur le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ; avec l'Agirc-Arrco ou encore sur l'activité partielle. Le 2ème élément qui nous a permis de rester fiables, c'est notre capacité à analyser en permanence la situation économique et sociale du pays. Pour actualiser nos prévisions financières en février, juin, puis octobre et adapter notre trajectoire financière et sécuriser ainsi le versement des allocations aux demandeurs d'emploi, via Pôle emploi.

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Pour financer les mesures d'urgence, l'Unédic a eu recours aux Social Bond dont le 1er bilan a été publié en décembre 2021. Que faut-il en retenir ?

Notre système de protection est, par nature, un système redistributif à vocation sociale qui soutient l'économie française. Et ce bilan en est la preuve. L'Unédic a emprunté en 2020 17 Md€ sous forme de Social Bond qu'elle a réinjectés dans notre économie. Ces fonds ont permis de maintenir les salaires de plus de 8 millions de Français en activité partielle et de verser un revenu de remplacement à 3 millions de demandeurs d'emploi. Ils ont aussi soutenu le pouvoir d'achat des ménages, et permis d'éviter des faillites d'entreprises. Ces flux financiers ont également été utilisés pour soutenir le budget de fonctionnement de Pôle emploi et ainsi accompagner les demandeurs d'emploi vers le retour à l'emploi durable. Voilà ce que raconte ce premier rapport d'allocation et d'impact des Social Bonds, avec précision et en toute transparence. Il explique d'où viennent les financements et à quoi ils ont servi, comment ils ont été redistribués et à qui.

Alors que le régime renoue avec les excédents depuis fin 2021, quelles sont ses perspectives financières pour 2022 et au-delà ?

Depuis la crise économique de 2008, jamais, ni la conjoncture, ni l'environnement n'avaient permis aux courbes des dépenses et des recettes de s'infléchir ainsi. C'était initialement prévu pour 2020 mais la crise a percuté notre régime, comme tous les régimes de protection sociale du pays, et a balayé cette trajectoire. Les mesures d'urgence et la robustesse de notre régime ont amoindri ce choc. Les dernières prévisions financières nous permettent aujourd'hui d'envisager le retour à une dynamique d'avant crise, voire à l'excédent pour amorcer notre désendettement dès 2022. Mais nous devons rester vigilants, face à une situation sanitaire encore fragile et à une reprise économique inégale selon les secteurs et les populations. Quoiqu'il arrive, nous resterons mobilisés pour à la fois sécuriser le régime financièrement et garantir le caractère solidaire et social de l'Assurance chômage.

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