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Conférence 2022 de la REIF : L’Assurance chômage, levier de la lutte contre la pauvreté ?

Membre de la Représentation des institutions françaises de Sécurité sociale auprès de l’Union européenne (REIF), l’Unédic participait vendredi 25 mars à une table ronde sur le thème «Le soutien aux familles et aux demandeurs d’emploi, deux leviers complémentaires d’une politique efficace de lutte contre la pauvreté».

25 mars 2022

Forte de son rôle au sein du service public de l'emploi et, plus largement, en tant qu'acteur pilier du modèle social français, l'Unédic a participé vendredi 25 mars à la Conférence 2022 de la REIF, organisée sous le patronage de la présidence française de l'Union européenne au Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris. Le directeur général de l'Unédic, Christophe Valentie, y est intervenu lors d'une table ronde sur le thème «Le soutien aux familles et aux demandeurs d'emploi, deux leviers complémentaires d'une politique efficace de lutte contre la pauvreté». Y participaient également Pascale Coton, vice-présidente du CESE ; Rita Skrebiškienė, vice-présidente du Comité de la protection sociale du Conseil de l'Union européenne ; Martina Štěpánková Štýbrová, directrice du département de la Politique familiale et des Droits des enfants au ministère du Travail et des Affaires sociales de la République tchèque ; Michel Villac, président du Haut conseil de la Famille, de l'Enfance et de l'Âge.

Pour aller plus loin : le programme de la conférence «Accompagner les générations : un enjeu pour la sécurité sociale en France et en Europe»

Dans l'hémicycle du palais d'Iéna, Christophe Valentie a rappelé les fondamentaux de l'Assurance chômage française. Son régime « assurantiel, solidaire et obligatoire » est centré sur le salarié qui travaille, a-t-il souligné. « Lutter contre la pauvreté n'est pas l'objectif de l'Assurance chômage… mais c'est un de ses résultats », a noté le directeur général de l'Unédic. « Le régime a pour particularité d'être très redistributif. Si tous les salariés cotisent, y compris par exemple des cadres qui ont un risque faible de chômage, les premiers bénéficiaires sont ceux qui connaissent des accidents de parcours professionnel. Ce sont souvent des personnes plus proches de la pauvreté. »

L'Assurance chômage contribue à quatre objectifs de développement durable de l'ONU

Le régime français d'Assurance chômage est reconnu comme contribuant à quatre objectifs de développement durable de l'Organisation des nations unies –«pas de pauvreté», «éducation de qualité», «travail décent et croissance économique» et «inégalités réduites». « Ce qui fait fondamentalement sortir de la pauvreté, c'est le travail, c'est le salaire », a constaté Christophe Valentie. « Si aujourd'hui, l'Assurance chômage indemnise 2,5 millions de personnes, ce ne sont pas les mêmes tous les ans : la moitié retrouve du travail assez rapidement dans la première année. Beaucoup de gens bénéficient donc de ce qu'on appelle parfois un “filet de sécurité” ou un “amortisseur social”. »

Bien qu'il s'adresse aux salariés et ne relève pas d'un système global de solidarité, le régime d'assurance chômage possède des caractéristiques qui permettent d'orienter l'accompagnement des ruptures professionnelles dans un sens favorisant la lutte contre la pauvreté. « D'abord, parce que l'Assurance chômage est progressive : plus votre salaire est bas, plus votre taux de remplacement est élevé », a pointé Christophe Valentie. Les 2,5 millions de personnes indemnisées par l'Assurance chômage représentent environ la moitié des demandeurs d'emploi. Leur allocation s'élève en moyenne à 960 euros. Les allocataires qui travaillent perçoivent pour leur part en moyenne 720 euros par mois en moyenne, pour un revenu d'ensemble de 1470 euros en incluant les salaires qu'ils perçoivent en plus de l'allocation.

« L'Assurance chômage est vraiment un extracteur de la trappe à pauvreté, de façon nettement supérieure à d'autres dispositifs qui relèvent eux de la solidarité », a résumé le directeur général de l'Unédic. Des travaux de la Drees (Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques) montrent en effet que l'Assurance chômage est le transfert social qui contribue le plus fortement à l'absorption des chocs de niveau de vie, devant les prestations de solidarité et les prestations familiales.

Face à la pandémie, l'Assurance chômage a financé un tiers de l'activité partielle

La crise de la Covid-19 a révélé que l'Assurance chômage pouvait aussi tenir son rôle d'amortisseur social dans des circonstances inédites. Le déploiement massif de l'activité partielle, à laquelle l'Unédic a contribué à hauteur d'un tiers des montants engagés, a permis d'atténuer l'impact économique de la pandémie.

Pour aller plus loin : Activité partielle, état des lieux et perspectives

« De nombreux pays ont fait cet effort, parce que lors de la crise de 2008-2009, les relations d'emploi avaient été très fortement détruites, touchant d'abord les plus précaires. Il avait fallu dix ans pour s'en remettre », a rappelé Christophe Valentie. Au plus fort de la crise, en avril 2020, jusqu'à 8 millions des 19 millions de salariés du secteur privé français étaient placés en activité partielle.

 

  • L'Unédic, membre de la REIF

    Depuis janvier 2022, l’Unédic est membre de la Représentation des institutions françaises de Sécurité sociale auprès de l’Union européenne (REIF). Cette adhésion permet notamment de disposer d’un relais au niveau européen, de faire connaître le modèle français d’assurance chômage, de mesurer l’impact des politiques européennes sur les politiques françaises et de participer à la définition des orientations du programme de travail annuel de la REIF.

    La REIF a été créée en mai 2003. Elle défend les valeurs et les intérêts de la sécurité sociale française auprès des instances européennes et assure l’information «européenne» de ses membres.

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