Prévisions financières

Prévisions financières de l'Unédic - octobre 2022

Les prévisions financières de l’Unédic pour 2022-2024 sont empreintes des multiples incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale. Le régime d’assurance chômage devrait toutefois connaître sur la période un solde positif meilleur que précédemment envisagé. Il demeure marqué par une dette importante (59,2 Md€ à fin 2022, dont 18,4 Md€ liés aux mesures d’urgence Covid-19).

Unédic

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20 octobre 2022

La somme des tensions internationales, de la crise énergétique qui frappe l'Europe et du resserrement de la politique monétaire opéré par les grandes banques centrales pour combattre l'inflation devrait conduire à un net ralentissement de l'activité dans les prochains mois en France. Selon le Consensus des économistes, l'année 2022 devrait connaître une progression du PIB de +2,5%, soit à peine plus que l'acquis de croissance à l'issue de l'année 2021 (+2,2%). L'année 2023 devrait enregistrer une croissance de 0,3%, une valeur très inférieure à celle envisagée lors des précédentes prévisions financières de l'Unédic. En 2024, la croissance repartirait (+1,6%). L'inflation, fait économique majeur de l'année 2022, a été quant à elle nettement révisée à la hausse depuis les prévisions du mois de juin. Elle ne se dissiperait pas avant 2024. A l'horizon de prévision, l'évolution des prix demeure un aléa majeur pour l'activité économique.

L'emploi affilié à l'Assurance chômage a connu jusqu'à mi-2022 une dynamique exceptionnelle, après une année 2021 historique. Le niveau soutenu des créations nettes d'emploi aux 1er et 2e trimestres (respectivement +88 000 et +93 000 emplois) contraste avec le dynamisme moindre de l'activité économique. Les créations nettes devraient désormais ralentir tout en restant positives pour s'établir à +246 000 en 2022. L'année 2023 devrait être celle d'un coup d'arrêt aux créations d'emploi (- 6 000), qui resteraient malgré tout entretenues par des politiques publiques, notamment celles en faveur de l'apprentissage. L'emploi se redresserait ensuite en 2024, avec +92 000 postes. Le taux de chômage, attendu à 7,3% en 2022, devrait légèrement augmenter en 2023 (7,5%), avant d'atteindre 7,4% en 2024.

Des soldes positifs révisés à la hausse par rapport aux prévisions du mois de juin

Le contexte inflationniste conduirait à une augmentation importante des recettes de l'Assurance chômage, portées par une hausse soutenue de la masse salariale de 2022 à 2024. L'inflation tire aussi vers le haut les dépenses du régime, mais cet effet serait décalé dans le temps et inférieur à celui attendu sur les recettes.

Ces prévisions conduisent l'Unédic à réviser nettement à la hausse les soldes positifs anticipés en juin dernier. Le solde financier serait ainsi de +4,4 Md€ en 2022, +4,2 Md€ en 2023 et +4,2 Md€ également en 2024. Ces soldes positifs contribueraient au remboursement de la dette du régime d'Assurance chômage, lourdement grevée en 2020 et 2021 par les mesures d'urgence en réponse à la crise de la Covid-19 à hauteur de 18,4 Md€. Fin 2022, la dette devrait s'établir à 59,2 Md€, puis à 55,0 Md€ fin 2023 et à 50,8 Md€ fin 2024.

« Nous sommes dans un moment particulier : nous annonçons un solde financier positif du régime d'assurance chômage, meilleur que lors des prévisions financières de juin dernier, ce qui permet d'accélérer son désendettement », a déclaré la présidente de l'Unédic, Patricia Ferrand. « Le remboursement de la dette est l'une de nos priorités, mais nous distinguons bien ce qui est notre dette d'activité et ce qui est la dette Covid », a souligné le vice-président de l'Unédic Jean-Eudes Tesson. 

A noter : la prévision financière pour les années 2022 à 2024 s'appuie sur les règles en vigueur au moment de sa publication, à savoir celles de la réforme d'Assurance chômage de 2021. Elle ne reflète donc pas les éventuelles conséquences d'un changement de la réglementation de l'Assurance chômage qui fait actuellement l'objet de concertations entre les partenaires sociaux et le gouvernement. S'agissant des recettes de l'Unédic, la présente prévision suppose le maintien de la compensation totale de la suppression des cotisations salariales d'assurance chômage par la CSG activité. Côté dépenses, elle suppose enfin le maintien du financement de Pôle emploi par l'Unédic à hauteur de 11% de ses recettes.