Prévisions financières

Prévisions financières de l'Unédic - février 2024

La trajectoire financière de l’Assurance chômage reste positive et poursuit son désendettement malgré un ralentissement de la croissance et des prélèvements sur les recettes du régime décidés par l’État pour le financement de France Travail et de France Compétences.

Unédic

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20 février 2024

 

Après une fin d’année 2023 atone, la croissance devrait demeurer modeste en 2024, s’établissant à +0,7 % selon le Consensus des économistes. L’activité se relancerait progressivement à partir de 2025 (+1,3 %) et se maintiendrait à ce rythme en 2026 et 2027.

En conséquence, le ralentissement des créations d’emploi sur l’année 2023, anticipé lors des dernières prévisions financières de l’Unédic, se confirme (+114 000 créations nettes d’emploi après + 347 000 en 2022). Selon les secteurs, les situations divergent : l’emploi reste orienté à la hausse dans l’industrie tandis qu’il baisse dans la construction. L’intérim accuse également un recul important : 
-57 000 emplois en 2023. Dans ce contexte de croissance atone et de faible dynamisme du marché du travail, les créations d’emploi marqueraient une pause en 2024 (+29 000), avant de repartir doucement en 2025 (+ 112 000) et plus nettement en 2026 (+ 129 000) et en 2027 (+ 200 000).

Après le pic atteint en février 2023, l’inflation a décru tout au long de l’année (+4,9 % en moyenne annuelle en 2023, après +5,2 % en 2022). Selon le Consensus des économistes, ce ralentissement devrait se poursuivre en 2024 (+2,4 %) et les années suivantes (+1,9 %).

Stabilisation puis baisse des effectifs de chômeurs indemnisés

Le nombre de chômeurs indemnisés a augmenté légèrement en 2023 (2,6 millions), en raison du faible dynamisme du marché de l’emploi. Ce nombre se stabiliserait en 2024 avant de décroître timidement en 2025 (2,5 millions) et plus franchement en 2026 et 2027 (2,4 millions) sous l’effet de la montée en charge des réformes et de l’amélioration de la conjoncture.

La trajectoire financière favorable se confirme en dépit des prélèvements de l’État

Le 27 décembre 2023, un arrêté publié au Journal officiel a fixé le montant des prélèvements de l’État sur le régime d’Assurance chômage pour financer France Compétences et France Travail : 2,0 Md€ en 2023, puis 2,6 Md€ en 2024, 3,35 Md€ en 2025 et 4,1 Md€ en 2026, soit un total de 12,05 Md€ de moindres compensations des exonérations de cotisations d’Assurance chômage prévues dans loi de financement de la Sécurité Sociale de 2024. Ces prélèvements affectent sensiblement les recettes du régime qui s’élèveraient ainsi à 45,5 Md€ en 2024 (48,1 Md€ hors prélèvements), 46,0 Md€ en 2025 (49,35 Md€ hors prélèvements), 46,5 Md€ en 2026 (50,6 Md€ hors prélèvements) et 51,6 Md€ en 2027. Par ailleurs, la croissance du nombre de chômeurs indemnisés aurait un impact sur les dépenses du régime d’assurance chômage : 44,5 Md€ en 2024, 43,0 Md€ en 2025, 41,2 Md€ en 2026 et 40,4 Md€ en 2027.

Malgré les moindres compensations financières opérées par l’État, le solde de l’Unédic se maintiendrait en territoire positif en 2024 : +1,1 Md€. En 2025, il atteindrait +3,0 Md€, avant de progresser sensiblement en 2026 (+5,3 Md€) et en 2027 (11,2 Md€).

La dette financière de l’Unédic continuerait à décroître et ce surtout en fin d’horizon de prévision, elle atteindrait un niveau de 58 Md€ en 2024, de 55,1 Md€ en 2025, de 49,7 Md€ en 2026 et de 38,6 Md€ en 2027. Sans les prélèvements opérés par l’État, la dette financière aurait été de 25,5 Md€ fin 2027.