Analyses

Quels sont les parcours professionnels des allocataires avant leur entrée en formation ?

En cette période de reprise économique, durant laquelle les employeurs peinent parfois à recruter dans certains secteurs, la question de la formation professionnelle est au cœur des préoccupations. Afin de mieux cerner les profils des allocataires qui entrent en formation, l’Unédic publie une étude sur leurs trajectoires professionnelles en amont. L’objectif est notamment de comprendre si certaines trajectoires conduisent à certaines formations plutôt qu’à d’autres.

Unédic

Florine Martin et Lewis Hounkpevi

22 septembre 2021

Quel est le profil des allocataires qui entrent en formation ?

Les allocataires de l'Assurance chômage qui entrent en formation sont en moyenne :

  • plus jeunes : 20 % d'entre eux ont moins de 25 ans (contre 11 % parmi l'ensemble des allocataires indemnisés) ;
  • plus diplômés : 58 % ont au moins un niveau bac contre 46 % parmi l'ensemble des allocataires.

Cette surreprésentation des jeunes explique par ailleurs que l'on trouve, parmi les allocataires en formation, davantage de personnes avec une durée de droits plus courte, inférieure à 6 mois (18 % contre 8 % parmi la population générale des allocataires). Les jeunes sont en effet proportionnellement plus nombreux à bénéficier d'un droit court, étant donné qu'ils sont plus souvent employés en CDD, ouvrant ainsi plus fréquemment des droits à l'Assurance chômage.

L'étude fait également le constat que les allocataires suivent prioritairement des formations certifiantes ou professionnalisantes, d'une durée longue (au moins 6 mois).

  • 43 % ont suivi une formation certifiante, sanctionnée par le passage d'un diplôme ou d'un certificat de qualification ;
  • 20 % ont suivi une formation professionnalisante.

Parmi les formations les plus suivies par les allocataires, on trouve notamment les formations suivantes : « infirmier », « création d'entreprise », « aide-soignant », « orientation professionnelle » ou encore « anglais ».

  • 110 000 bénéficiaires de l'Aref en 2020

    Les allocataires de l'Assurance chômage qui entrent en formation peuvent continuer à percevoir une allocation. Ils bénéficient alors de l'aide au retour à l'emploi – formation (Aref). En 2020, 110 000 personnes ont été indemnisées au titre de l'Aref.

Quelles sont les principales trajectoires avant formation qui émergent ?

Il n'existe pas un parcours classique d'entrée en formation mais une multiplicité de trajectoires. En fonction de leur histoire professionnelle (durée passée en emploi selon le type de contrat de travail, durée d'inscription et d'indemnisation au chômage…), les allocataires ont tendance à s'orienter vers certaines formations plutôt que d'autres.

L'étude fait ressortir 5 grands types de parcours qui conduisent à des formations différentes.

  1. Les allocataires à la trajectoire professionnelle stable avant une rupture de contrat conduisant au chômage. En CDI pour la plupart avant leur entrée en formation, ces allocataires bénéficient plus souvent d'un droit long et d'une allocation plus élevée. Plus expérimentés, ils recherchent davantage des formations courtes pour se perfectionner. 
     
  2. Les allocataires ayant une période d'emploi importante avant le chômage, essentiellement dans le cadre de CDD d'au moins 6 mois. Comme les allocataires de la première catégorie, ils ont connu de longues périodes d'emploi, mais davantage marquées par une succession de CDD longs. Plus souvent des femmes et des jeunes de moins de 25 ans, ils recherchent plus fréquemment des formations longues avec un objectif de réorientation.
     
  3. Les allocataires avec une période importante passée au chômage, le plus souvent intérimaires. Les allocataires de cette catégorie ont passé moins de temps en emploi. Plus fréquemment des hommes de plus de 35 ans, ils recherchent principalement des formations courtes avec un objectif d'insertion dans un emploi durable.
     
  4. Les allocataires avec davantage de contrats temporaires de courte durée et moins de périodes d'indemnisation. Comme les allocataires de la catégorie précédente, ils ont moins travaillé que l'ensemble de la population des allocataires. En revanche, ils sont plus jeunes, ont des droits plus courts et une allocation plus basse. Ils recherchent plus souvent des formations longues et certifiantes.
     
  5. Les allocataires intégrés dans un parcours de formation dans le secteur de la santé. Dernière catégorie très spécifique, elle est constituée majoritairement de femmes et de jeunes moins de 25 ans qui ont déjà suivi de manière intensive d'autres formations en amont. On y retrouve fréquemment des allocataires en formation d'infirmier ou d'éducateur spécialisé.