Analyses

Baromètre Unédic - Volet 1 : Quel regard les Français portent-ils sur le chômage et l'emploi ?

L’Unédic publie la première vague de son baromètre de la perception du chômage et de l'emploi. Réalisé avec l’institut Elabe, cette étude miroir met en perspective le regard des Français et des demandeurs d’emploi et permet ainsi d’éclairer les représentations de la société liées au chômage. Quel regard les Français portent-ils sur le chômage et les chômeurs ? Et comment eux-mêmes se perçoivent-ils ?

Unédic

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28 avril 2020

En cohérence avec sa mission de nourrir la connaissance sur le chômage, l'Unédic présente une synthèse des principaux enseignements de la 1ère vague de son baromètre de la perception du chômage et de l'emploi.

Réalisée avant la crise sanitaire, cette synthèse sera complétée par une 2ème vague d'étude, conduite avant l'été et publiée à l'automne. Cela pour permettre de mesurer les mouvements d'opinion identifiés dans l'intervalle, qui compte tenu du contexte, vont s'exprimer dans les semaines à venir.

Chômage, tous concernés

Les Français sont convaincus que le chômage peut « frapper » tout le monde. Pour la plupart (94%), tout le monde peut connaître un période de chômage au cours de sa carrière. Preuve en est, une majorité considère qu'il n'y a pas de « chômeur type », que l'on pourrait décrire sur des critères de genre, d'âge, de diplôme ou de lieu de vie. Aussi, 46% des Français estiment que la situation de l'emploi en France se dégrade.

Ce refus de la caricature est probablement alimenté par la plus ou moins grande proximité de 7 Français sur 10 avec la situation de chômage :

  • 10% sont actuellement demandeurs d'emploi
  • 49% ne le sont pas actuellement, mais ont connu une période de chômage dans leur vie professionnelle.
  • Et 10% des Français n'ont jamais été demandeurs d'emploi mais ont actuellement un proche au chômage.

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  • Quel est l'impact de cette proximité sur la perception du chômage ?

     

    7 français sur 10 sont concernés par le chômage, de près ou de loin. Mais quels sont les effets de cette proximité sur la perception du chômage et des demandeurs d'emploi ? Une analyse complémentaire de l'Unédic vient éclairer cette question et révèle notamment que des perceptions plus abrasives s'expriment parmi les personnes n'ayant pas été confrontées à l'expérience du chômage.

     

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Des lignes de convergence sur la valeur « travail »

Le travail occupe une place importante dans la vie de 8 Français sur 10. Il est d'abord, pour une majorité, le moyen de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille (63%). Mais nombreux sont ceux qui en attendent également épanouissement et développement personnel : faire ce que l'on aime faire (50%), se sentir utile (43%) et développer de nouvelles compétences (27%). 71% des Français considèrent que leur travail (ou leur dernier travail) répond à ces attentes.

Le chômage, une situation subie pour une majorité de Français

Les demandeurs d'emploi sont majoritairement perçus comme sujets d'une situation subie (78%) : 67 % des Français interrogés considèrent que le chômage est une fatalité, un coup du sort. Ils font davantage reposer la responsabilité du chômage sur les évolutions de la société (délocalisations, robotisation…) et les entreprises (réticence à embaucher, exigence des recruteurs…) que sur les chômeurs eux même.

  • Quelle perception les jeunes ont-ils du chômage ?

    Le baromètre Unédic a mis en évidence que la perception du chômage varie selon les catégories de population. C'est le cas des jeunes de moins de 30 ans qui attribuent notamment le chômage à des causes différentes de celles de l'ensemble des Français. Les jeunes ont-ils une perception particulière du chômage ? Quelle image ont-ils des demandeurs d'emploi ? Comment perçoivent-ils le risque du chômage ? Pour répondre à ces questions, une analyse complémentaire présente un focus sur leur perception.

     

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Une suspicion perçue par les chômeurs, avérée par les réponses des Français

Si le caractère subi du chômage est reconnu, la volonté des chômeurs d'en sortir l'est moins. Ce soupçon latent est ressenti par une partie des demandeurs d'emploi, qui se sentent dénigrés au quotidien. 23% des demandeurs d'emploi déclarent entendre de tiers qu'ils sont paresseux, et 22% assistés. 21% se sentent même méprisés au quotidien. 47% font le récit de questions fréquentes et insistantes sur leur recherche d'emploi et 46% ont le sentiment de ne pas être crus lorsqu'ils disent chercher activement un emploi.

1 demandeur d'emploi sur 2 a la certitude d'être l'objet de stéréotypes stigmatisants. Lorsque l'on demande aux demandeurs d'emploi d'imaginer ce que les Français pensent d'eux, des évocations péjoratives sont spontanément citées : fainéants (23%), profiteurs (19%), ou encore assistés (14%).

En regard, 43% des Français considèrent que la plupart des chômeurs ne cherchent pas vraiment à retrouver un emploi. 1 sur 2 estime que les chômeurs ne trouvent pas de travail car ils ne font pas assez de concession (55%) ou bien parce qu'ils ont peur de perdre leur allocation chômage (52%).

L'Assurance chômage, un bouclier utile mais mal connu

2 Français sur 3 se disent attachés au système d'assurance chômage. Ils sont majoritairement convaincus que les demandeurs d'emploi ne pourraient pas vivre dignement sans les allocations chômage et qu'elles permettent de lutter contre la pauvreté. Malgré cet attachement manifeste, la situation du chômage en France et le système d'Assurance chômage sont mal connus et font l'objet de nombreuses approximations, voire d'idées fausses notamment sur l'indemnisation des chômeurs.

 

  • Méthodologie

    Cette étude a été réalisée en ligne, avec l'institut Elabe, 24 février au 9 mars 2020. Etude quantitative, menée auprès d'un échantillon de 4 514 individus, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Les détails de la méthodologie et d'échantillonnage sont indiqués dans la synthèse de l'étude.